Ce mois-ci, j'ai le plaisir de participer aux Vases Communicants avec Cécile Benoist. Pour cet échange croisé de textes, inspirée par le titre de son blog (Littérature sauvage) et parce que j'aime beaucoup ce mot, je lui ai proposé la sauvagerie comme point de départ. Elle a accepté. Voici son texte.
Littérature
sauvage ? par Cécile Benoist
Elle
faisait de la littérature sauvage. Mais ça voulait dire quoi ?
De
la littérature qui sort des tripes, de la littérature qui vient
toute seule ? De l’écriture automatique, de l’écriture
intuitive ? De la littérature irréfléchie, c’est encore de
la littérature ? La littérature, ça se réfléchit ? Ça
réfléchit ? Ça fait reflète quoi ? L’intérieur de
l’auteure, le monde qui gravite autour d’elle, la société pour
le meilleur et pour le pire, la nature et la sauvagerie, les
questions existentielles, la légèreté de la vie, l’absurdité
des choses, la profondeur des êtres ?
La
littérature sauvage, c’est celle qui surgit ici et là, hier et
maintenant ? Les mots lancés dans le monde sans intention
esthétique mais qui font du beau quand on les lit, quand on les
montre, quand on les transforme ? Les phrases jetées comme des
cris d’amour, comme des appels de détresse, comme des rires ou de
la dérision ? Les messages qu’on ne peut dire nulle par
ailleurs que sur les murs virtuels et véridiques, sur les rochers,
sur la ville, sur le sable ?
La
littérature sauvage comme une interrogation sur la littérature ?
Comme un plaisir d’écrire en liberté, sans calibrage, sans
format, sans d’autres règles que les mots qui surgissent ? La
littérature sauvage comme un questionnement du langage, des mots,
des textes, comme un jeu fait sérieusement sans se prendre au
sérieux ? L’écriture, sans autre prétention que le
mot littérature, sans autre intention que l’adjectif sauvage.
Une littérature libre.
Vous pouvez lire ma nouvelle sur son blog ici.
Précisions sur les Vases communicants : Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/) sont à l'initiative d'un projet de
vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le
blog d'un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les
échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des
liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.