Contes noirs et flamboyants sur l’enfance
Il est des livres que l’on ne trouve pas partout, des œuvres
qui ne seront pas en tête de gondole d’une grande chaîne de magasin
culturel et pourtant il serait dommage de passer à côté.
Fantasmagories est un recueil de contes étonnants.
Centrés sur le thème de l’enfance, ces quinze histoires courtes
dépeignent toute la beauté froide de cette période souvent décrite comme
merveilleuse et lumineuse. Loin des clichés, ces nouvelles assument la
noirceur de cet âge et les transformations troublantes qui
l’accompagnent, ses aspirations et ses cauchemars. Alliant surnaturel et
poésie, Marianne Desroziers utilise sa plume pour émouvoir, provoquer, étonner son lectorat en ramenant vers lui sa part d'enfance oubliée.
Marianne Desroziers y déroule
ainsi un style fin, onirique et puissant. On est remué, surpris et même
bouleversé par certaines de ses histoires qui trahissent une vraie
connaissance des souffrances de l’enfance. Son écriture précise cisaille
les sentiments de ces mômes et les nôtres aussi un peu. Alors, on
replonge dans cette période de notre vie avec un autre regard sans
nostalgie mais avec la joie de l’avoir vécu et d’avoir survécu.
« Cette réalité de l'enfance, réalité grave, héroïque, mystérieuse, que d'humbles détails alimentent et dont l'interrogatoire des grandes personnes dérange brutalement la féerie. »
Jean Cocteau, « Les Enfants terribles », 1929.
Par cet aspect fantasmagorique et donc l’ajout du fantastique,
l’autrice nous transporte au cœur de la vie d’enfants très divers. L’un
rentre chez lui nostalgique, l’autre rêve de partir loin sur l’océan.
Certains rêvent d’aventures, d’autres d’être aimés. Certains sont
proches de franchir la frontière entre vivants et morts, d’autres
découvrent une vie souterraine d’une beauté terrifiante. Garçons perdus,
fantôme ou encore enfant sauvage, Marianne Desroziers
les dépeint avec sensibilité et parfois avec violence. Graves ou
merveilleux, ces contes sont métaphoriques et noirs mais terriblement
près de la véritable nature de l’enfance, cruels parfois comme la
réalité peut l'être. Le désir de liberté, d'évasion, de s’émanciper est
très présent dans l'œuvre. De même, les animaux sont souvent inclus dans
la vie de ces enfants, réels ou symboliques. L'autrice a créé un
bestiaire lié aux instincts enfantins allant de l'ours au cheval en
passant par l'araignée et le papillon. Se sentent également dans ses
inspirations les contes d'Andersen, le réalisme magique typique
sud-américain, le gothique anglais ou encore la littérature russe.
« Mes sources d'inspiration sont toujours multiples […] Souvent, je ne pars pas d'une idée ou d'un thème, mais plutôt d'un personnage ou d'un décor. Dans tous les cas, j'ai besoin d'un point de départ : un détail qui retient mon attention, accroche ma mémoire et mon inconscient. Je peux le trouve dans le réel qui m'entoure mais aussi dans une œuvre d'art, un tableau, un film, une musique, un livre. »
Marianne Desroziers sur son travail.
Les éditions de l’Abat-jour sont exigeantes en terme de
littérature, elles cherchent de l’incorrect, du dérangeant, du poétique.
Fantasmagories répond à ces critères et vous fera passer un étrange et
intense moment de lecture.
La conclusion de Nathalie Z. à propos du Livre : Fantasmagories
Fantasmagories est un recueil de quinze nouvelles abouties, sombres et cruelles parfois. Avec un style particulier, onirique et puissant, Marianne Desroziers
dépeint les mille facettes de l'enfance avec sensibilité et par le
biais du fantastique. Plonger dans ces histoires courtes est une
expérience de lecture surprenante et émouvante...Parfois même
dérangeante. La poésie noire de l'autrice est rare et fine, il serait
dommage de ne pas y goûter.
Grand merci à Nathalie Z. pour cette critique. Vous pouvez la retrouver sur le site hautement recommandable Scifi-universe.com.
Grand merci à Nathalie Z. pour cette critique. Vous pouvez la retrouver sur le site hautement recommandable Scifi-universe.com.