Les éditions de l'Abat-Jour mises à l'honneur dans le webzine bordelais Happen grâce à un article de Camille Galy illustré par des photographies de Pierre Lansac (et il a eu bien du mérite entre le vent qui soufflait très fort ce jour-là au Jardin Public et ma mâchoire gonflée à cause d'une extraction de dent de sagesse la veille). Qu'ils en soient tous les deux remerciés, de même que toute l'équipe de cette belle revue culturelle en ligne qui met en lumière les acteurs culturels de la métropole bordelaise et rend compte de l'actualité artistique locale.
Voici le début de ce bel article : pour lire la suite rendez-vous sur le site d'Happen.
Les Editions de l’Abat-Jour exercent
depuis près de 10 ans déjà à Bordeaux et diffusent des ouvrages hors des
sentiers battus. Happe:n a discuté avec Marianne Desroziers, autrice et
bénévole aux Editions de l’Abat-Jour, pour en apprendre plus !
Les protagonistes
Les Editions de l’Abat-Jour sont nées à
la fin de l’année 2010, et fêteront leurs 10 ans en 2020. La création de
la maison d’édition est d’abord l’œuvre d’un seul homme : Franck
Joannic. Cette démarche correspond à sa volonté de publier des livres et
des revues qui lui ressemblent ou qu’il aurait envie de lire. Marianne
Desroziers l’a par la suite rejoint et accompagné dans cette démarche «
avec enthousiasme », et a joué un rôle particulièrement important quant à
leur revue littéraire L’Ampoule, ainsi que sur l’Anthologie littéraire
décadente (récemment publiée). Franck Joannic est relecteur-correcteur,
et consacre le maximum de son temps aux Editions de l’Abat-Jour.
Marianne Desroziers est bénévole, et travaille quand elle le peut aux
projets de la maison d’édition. Tous deux se considèrent comme les «
maitres d’œuvres » de la maison d’édition, mais n’oublient pas pour
autant que les ouvrages et revues sont le fruit du travail des auteurs
et artistes qui y contribuent.
Sombre littérature et littérature sombre
Le Editions de l’Abat-jour ont une
certaine tendance à publier des œuvres qui sortent de l’ordinaire. Sur
le site, le ton est clairement donné : « Littérature exigeante et
atypique : romans dérangeants, nouvelles incorrectes, humour noir et
mauvais genre revendiqué ». Pourtant, d’après Marianne Desroziers, ce
n’est pas un choix de départ, mais plutôt quelque chose qui découle de
la littérature que Franck Joannic et elle aiment lire, qui est très
éloignée des « feel-good books » en vogue ces derniers temps. Pour elle,
la très bonne littérature est souvent sombre : Céline, Huysmans et
Lautréamont sont des références essentielles à ses yeux. « Ce ne sont
pas vraiment des joyeux drilles ! ». Pour les éditions de l’Abat-Jour,
ce qui est primordial dans un livre, c’est sa force, son originalité, la
radicalité et le style. D’autres auteurs, comme Lovecraft, ont pu
inspirer l’auteur phare de la maison d’édition, Christophe Lartas.
Certains de leurs auteurs sont
intéressés par les faits divers et ce qu’ils révèlent de l’âme humaine,
d’autres sont immergés dans des univers fantastiques qui en disent
beaucoup sur nos sociétés, d’autres encore penchent du côté de la
critique sociale, sans pour autant oublier le souffle poétique qui porte
leurs histoires (« car nous sommes attachés aux histoires et aux
personnages »). Enfin, certains développent un univers tendre et drôle,
inventif et foisonnant, influencé autant par la BD franco-belge que par
l’humour des Monty Python… « car nous aimons rire aussi ! »