Wiesbaden, photo de Marianne Desroziers
« Au
milieu des enfants, d’autres enfants — les mêmes, mais
différents. Eux ne sentaient pas la pluie sur leur peau. Ils étaient
insensibles à la lumière du soleil. Ne différenciaient pas le jour
de la nuit, l’été de l’hiver. N’ayant jamais froid ni chaud,
ils se baladaient à moitié nus, vêtus de feuilles et de
branchages. Ils voyaient tout le monde mais nul ne les voyait. Leurs
sens étaient surdéveloppés. Ils percevaient les couleurs de façon
plus intense : les plumes chatoyantes des perroquets vivant là leur
faisaient mal aux yeux. Ils entendaient mieux les sons que le commun
des mortels : ils pouvaient détecter le moindre bruit de pas dans
l’immensité du parc. »