Opéra de Wiesbaden. Photo : Marianne Desroziers
« Le
bâtiment se dressait fièrement derrière le parc, tel un temple
païen édifié au culte de l’art. Devant sa façade, un monument à
la mémoire de Schiller, réalisé pour le centenaire de sa mort, les
accueillit. L’enfant ressentit au fond de lui la force inouïe qui
se dégageait de cet ensemble. Tout était majestueux,
admirable au point d’en être effrayant. Il en avait le souffle
coupé, la gorge sèche. Mark vivait dans un petit appartement du
quartier ouvrier, à l’autre bout de la ville. Il n’était pas
habitué à admirer de tels édifices, si hauts, si beaux. Dans son
quartier, il n’avait sous les yeux que des squats tagués et des
maisons laissées à l’abandon. Il resta un long moment à admirer
la façade, comme hypnotisé. »