Ce mois-ci, dans le cadre des Vases Communicants, j'échange avec François Bonneau. Nous sommes partis de l'idée de la liste pour écrire nos textes. Ma liste-poème "La Muse Moderne et l'Homme Jasmin" est sur à lire son blog L'irrégulier ici et son texte est ci-dessous :
-
Accepter l'invitation.
-
Sauter dans la voiture.
-
N'en descendre qu'au bout de 600 Km.
-
S'étirer.
-
Apprivoiser de nouvelles fenêtres.
- Se
trouver au centre d'une ample arène urbaine, délimitée par des
montagnes enneigées.
- Se
faire à l'idée qu'on ne foulera pas cette blancheur, au loin.
-
Porter alors son regard sur ce vaste damier d'autres fenêtres, de
l'autre côté de la rue.
-
Trouver soucieux ce fumeur aux gestes saccadés, au quatrième étage.
-
Faire connaissance avec le violon posé là.
-
Éprouver la longueur de l'archet.
-
Propulser, en hymne aux montagnes, un grincement allongé qui se mue
vite en note qui s'éteint en souffle boisé.
- Se
satisfaire de ce peu.
-
Sortir, pierre, air doux, encres clandestines et transports en
commun, du nulle-part-ailleurs et un peu de comme-partout, enseignes
vives, vestiges, accents croisés, prise de hauteur, vision de tous
ces toits qui se sont amassés, qui se sont répandus, lac de tuile
qu'une jeune fille dessine, là, en un instantané peut-être bientôt
caduc de la saignée des rues, et qui tordra ces droites ?, et
qui cassera ces courbes ?, mais on a bien le temps, les massifs
enneigés n'en font pas trop de cas, ils en ont vu bien d'autres.
-
Rentrer sous ce toit, plus tôt quitté, que l'on a regardé de là
bas.
- Se
demander ce que ce serait, de vivre ici plutôt qu'ailleurs.
Pour en savoir plus sur les Vases Communicants et suivre tous les échanges, c'est par là.