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Critique de "Fantasmagories. Contes noirs et flamboyants" par Nathalie Z. sur Scifi Universe

Contes noirs et flamboyants sur l’enfance

Il est des livres que l’on ne trouve pas partout, des œuvres qui ne seront pas en tête de gondole d’une grande chaîne de magasin culturel et pourtant il serait dommage de passer à côté.
Fantasmagories est un recueil de contes étonnants. Centrés sur le thème de l’enfance, ces quinze histoires courtes dépeignent toute la beauté froide de cette période souvent décrite comme merveilleuse et lumineuse. Loin des clichés, ces nouvelles assument la noirceur de cet âge et les transformations troublantes qui l’accompagnent, ses aspirations et ses cauchemars. Alliant surnaturel et poésie, Marianne Desroziers utilise sa plume pour émouvoir, provoquer, étonner son lectorat en ramenant vers lui sa part d'enfance oubliée. 
 
Marianne Desroziers y déroule ainsi un style fin, onirique et puissant. On est remué, surpris et même bouleversé par certaines de ses histoires qui trahissent une vraie connaissance des souffrances de l’enfance. Son écriture précise cisaille les sentiments de ces mômes et les nôtres aussi un peu. Alors, on replonge dans cette période de notre vie avec un autre regard sans nostalgie mais avec la joie de l’avoir vécu et d’avoir survécu. 

« Cette réalité de l'enfance, réalité grave, héroïque, mystérieuse, que d'humbles détails alimentent et dont l'interrogatoire des grandes personnes dérange brutalement la féerie. »
Jean Cocteau, « Les Enfants terribles », 1929.
Par cet aspect fantasmagorique et donc l’ajout du fantastique, l’autrice nous transporte au cœur de la vie d’enfants très divers. L’un rentre chez lui nostalgique, l’autre rêve de partir loin sur l’océan. Certains rêvent d’aventures, d’autres d’être aimés. Certains sont proches de franchir la frontière entre vivants et morts, d’autres découvrent une vie souterraine d’une beauté terrifiante. Garçons perdus, fantôme ou encore enfant sauvage, Marianne Desroziers les dépeint avec sensibilité et parfois avec violence. Graves ou merveilleux, ces contes sont métaphoriques et noirs mais terriblement près de la véritable nature de l’enfance, cruels parfois comme la réalité peut l'être. Le désir de liberté, d'évasion, de s’émanciper est très présent dans l'œuvre. De même, les animaux sont souvent inclus dans la vie de ces enfants, réels ou symboliques. L'autrice a créé un bestiaire lié aux instincts enfantins allant de l'ours au cheval en passant par l'araignée et le papillon. Se sentent également dans ses inspirations les contes d'Andersen, le réalisme magique typique sud-américain, le gothique anglais ou encore la littérature russe. 

« Mes sources d'inspiration sont toujours multiples […] Souvent, je ne pars pas d'une idée ou d'un thème, mais plutôt d'un personnage ou d'un décor. Dans tous les cas, j'ai besoin d'un point de départ : un détail qui retient mon attention, accroche ma mémoire et mon inconscient. Je peux le trouve dans le réel qui m'entoure mais aussi dans une œuvre d'art, un tableau, un film, une musique, un livre. »
Marianne Desroziers sur son travail.
Les éditions de l’Abat-jour sont exigeantes en terme de littérature, elles cherchent de l’incorrect, du dérangeant, du poétique. Fantasmagories répond à ces critères et vous fera passer un étrange et intense moment de lecture.

La conclusion de à propos du Livre : Fantasmagories

Fantasmagories est un recueil de quinze nouvelles abouties, sombres et cruelles parfois. Avec un style particulier, onirique et puissant, Marianne Desroziers dépeint les mille facettes de l'enfance avec sensibilité et par le biais du fantastique. Plonger dans ces histoires courtes est une expérience de lecture surprenante et émouvante...Parfois même dérangeante. La poésie noire de l'autrice est rare et fine, il serait dommage de ne pas y goûter. 

Grand merci à Nathalie Z. pour cette critique. Vous pouvez la retrouver sur le site hautement recommandable Scifi-universe.com.
 

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